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La fanfare des Chasseurs de Prinkères

fiche de l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la Fanfare des Chasseurs de Prinkères Dossier n° 5000-0020

La fanfare des chasseurs de Prinkères (signifie hannetons en bruxellois) perpétue une ancienne tradition populaire bruxelloise. Il s’agissait de joyeux zwanzeurs (fêtards, blagueurs en bruxellois) constitués en sociétés qui partaient en cortège chaque année en mai depuis le centre de Bruxelles, les Marolles et le Quartier Maritime, précédés d’une fanfare en costume pour se rendre à Uccle-Saint-Job (faubourg campagnard de la ville) sous prétexte de chasser le hanneton, considéré à l’époque comme un insecte nuisible. Bien plus qu’une opération de hannetonnage, ces cortèges étaient l’occasion de moultes réjouissances et libations et constituaient un folklore marquant à Bruxelles.

Cette tradition populaire bruxelloise particulièrement vivace dans le courant du XIXe siècle, s’épuisa peu à peu pour disparaitre peu après la Première Guerre mondiale, conséquence des dommages de la guerre, de l’urbanisation grandissante mais peut-être aussi de l’évolution de l’industrie chimique et le développement des pesticides de synthèse. Quelques essais de reconstitution sont attestés entre autres en 1935 et en 1957 mais c’est dans les années 1970 qu’elle connut une première renaissance sous l’égide de l’association des Bergspelers, basée dans le quartier de Saint-Job avant de retomber dans l’oubli. En 2014, la fanfare, sous sa forme actuelle, est reconstituée et effectue sa première parade à l’occasion de la 2e édition de « Homborch en fête ». Depuis lors, la fanfare a proposé de nombreuses prestations, presque toujours « en marche », principalement à Uccle, mais ailleurs à Bruxelles également.

Le répertoire de la fanfare provient principalement du folklore bruxellois souvent oublié des plus jeunes. Plusieurs partitions ont dû faire l’objet de recherches poussées, beaucoup de morceaux sont des opérettes, des musiques de films ou de comédies musicales qui ont été détournées par le génie populaire bruxellois, en leur donnant de nouvelles paroles. D’autres relèvent du folklore flamand qui est un des substrats du folklore bruxellois. Une évolution récente de la fanfare est son ouverture vers les musiques du monde, de styles folklorique et carnavalesque. Depuis quelques années, les chasseurs participent également au cortège de la Saint-Verhaegen, fête estudiantine annuelle de l’Université Libre de Bruxelles et de la Vrije Universiteit Brussel. Le but de la fanfare est de renouer avec une histoire collective et d’animer des fêtes de rues de cette manière traditionnelle, qui incluait cortèges et musique.

Contact : André Vital
andre.vital@skynet.be
www.leschasseursdeprinkeres.org

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